Interview : WIND-SURF Chris Ballois

Interview : WIND-SURF Christophe Ballois

Pratikable est fier de vous présenter son article paru dans « l’Handispensable« , un magazine qui parle de tous les aspects du handicap !

WIND-SURF

 

En règle générale, la notion d’handicap implique des limitations ou des difficultés. Mais il y a des personnes censées appartenir à cette catégorie de la population, pour qui cet « handicap » n’en est finalement pas un. Nous avons donc poser 10 questions à Christophe Ballois, handicapé (soit disant) de naissance, windsurfer reconnu et  recordman du monde handisport de vitesse en kite surf depuis le mois d’octobre.

 

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Chris Ballois, je vis en Bretagne dans une magnifique région entourée d’eau. J’ai fais beaucoup de windsurf à haut niveau pendant de nombreuses années puis du kite surf.

Depuis quand exerces-tu le kite surf ?

J’ai découvert le kite en 1998 au Maroc pendant la première coupe du Monde de kite et je m’y suis mis l’année suivante. A cette époque tirer des bords et revenir à son point de départ était déjà exceptionnel. En 1999, j’ai pu naviguer avec Robby NAISH et Flash Austin (champion du Monde) au Dossen en Bretagne et les voir voler à 4m au dessus de l’eau sans vagues, ouah !!! Là tu te dis, c’est ça que je veux faire…

Ton handicap n’a jamais été un frein dans ce milieu ?

Je suis né sans avant bras gauche. Depuis toujours  cela ne pas empêché de faire du sport parmi les valides, judo, BMX, skate, windsurf  jusqu’à être dans le top ten Français dans les vagues. J’aime la performance et naviguer avec les Athlètes valides  m’a tiré vers le haut. Lorsque je suis en mer, je suis un kitesurfer lambda, c’est seulement lorsque je rentre à terre que l’on se rend compte que j’ai un handicap.

Quel plaisir trouves-tu à pratiquer ce sport ?

Sauter à 10m de haut et rester suffisamment de temps en l’air pour apprécier le paysage, l’adrénaline que procure l’accélération sur un run de vitesse à plus de 80 km/h, voler au dessus de l’eau en foil sans aucun bruits, surfer des vagues énormes sans avoir à ramer pour aller les chercher…

C’est un sport pluridisciplinaire mais aussi technique.

Est-ce ta profession ou un simple loisir ?

C’est une partie de mon Job, j’ai créé ma société handiconsulting qui gère plusieurs divisions :

– une partie sportive (compétition, record, marketing sportif, sponsoring, lisibilité média…)

– une partie intervention auprès des entreprises, hôpitaux, milieu scolaire (conférence, sensibilisation, coaching, management, problématiques organisationnelles…)

– une partie R&D (windsurf, kite, matériel handisport)

En fait il y a souvent des passerelles qui se font d’une division à l’autre, pour moi la notion de partenariat englobe la partie sponsoring sportif et la partie intervention. C’est avant tout une aventure humaine qui se partage.

Penses-tu qu’un jour cette discipline sera intégré aux jeux paralympiques d’été ?

Malheureusement nous en sommes très loin, il est déjà vraisemblable que la voile ne soit pas au prochain Jeux Paralympiques.

Sans allez jusque là, à mon sens les supports utilisés aujourd’hui ne sont pas assez démonstratifs et visuellement intéressants pour le publics. Si on pouvait déjà aller sur des bateaux plus rapides, plus ludiques, ce serai un grand pas.

Les bateaux à foils sont une bonne direction, je travaille depuis plusieurs années sur des bateaux à foils tractés par un kite, maintenant c’est plus une problématique de moyens financiers pour les développer… Déjà aller vers des supports comme le Moth à foils serai génial !

Selon toi, y’a-t’il une certaine égalité entre les pratiquants valides et les pratiquants non valides ?

Oui et non ! La mixité dans le sport comme dans la vie est essentiel, elle tire tout le monde vers le haut. Je travaille à trouver des solutions alternatives pour compenser le handicap. Par une meilleur dextérité de ma main droite, par une plus grande technique et par la préparation plus pointu de mon matériel.

A moi d’être meilleur que les autres sur les différents domaines pour palier à cette déficience physique.

Si tu avais un message à transmettre aux personnes ayant un handicap, lequel serait-il ?

Beaucoup de choses sont possibles dans tous les domaines si on a la volonté et que l’on se donne les moyens de ses ambitions. La route la plus droite n’est pas forcément la plus efficace pour nous… Ne pas se contenter de ce que l’on a appris, chercher des solutions alternatives pour arriver au but fixé.

Savoir bien s’entourer et déléguer quand c’est nécessaire.

C’est aussi un travail d’équipe, même si je suis seul sur mon kite, j’ai une équipe qui m’entoure et sur qui je peux compter.

Récemment tu as établi le record du monde handisport de vitesse en kite surf, qu’elles ont été tes réactions ?

Bien sur, une grande satisfaction pour ce premier record à 42,94 nœuds (80 km/h) de moyenne sur 500m pendant le Luderitz Speed Challenge après des mois de préparations avec des moyens financiers limités cette saison. C’était loin d’être gagné et c’est une belle réussite.

Et d’un autre coté une certaine frustration dû à ma blessure à l’épaule lors d’une chute quelques jours après le record qui m’a empêchée de refaire d’autres tentatives la semaine suivante.

Quelles nouvelles étapes sportives vises-tu?

L’année 2015 est une année chargée pour moi:

– Le mondial du vent, Leucate (course de vitesse international + longue distance)

– Le défi Guyader, Douarnenez (course de vitesse contre des multicoques)

– Le défi kite, Gruissan (course de longues distance, 300 participants)

– La Gold Cup, Villeneuve les Maguelones (coupe du monde de Kite Foil)

– Championnat de France de Vitesse et/ou une Coupe du Monde de Vitesse (pas de date arrêtées à aujourd’hui)

– Tentative de record du Monde de vitesse en Kite pour battre mon propre record

– Tentative  de record du Monde de vitesse en Windsurf

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